A un вge donnй, explique l'auteur Rachid Bouhia, les personnes qui vivent en couple ont un risque moindre de dйcиs que les personnes qui vivent seules.

Une exception: une fois arrivйes aux trиs grands вges, celles qui n'ont jamais vйcu en couple se distinguent par une plus grande longйvitй.

La vie conjugale n'est pas seule en cause, prйcise l'auteur, les facteurs de santй, sociaux et professionnels qui contribuent а prйcipiter les dйcиs pouvant aussi empкcher de fonder un foyer.

Entre 40 et 50 ans cependant, le taux de mortalitй des personnes qui ne vivent pas en couple est jusqu'а deux а trois fois plus йlevй, l'йcart se rйduisant avec l'avancйe en вge.

Pour les hommes en particulier, cette surmortalitй est plus marquйe et persiste aprиs 80 ans. Les hommes seuls de 80 а 90 ans ont ainsi une probabilitй annuelle moyenne de dйcиs de 100 pour mille contre 88 pour mille pour ceux qui vivent en couple.

Mais heureusement pour eux, les hommes sont nettement moins nombreux а vivre seuls que les femmes.

Entre 40 et 90 ans, 80% des hommes vivent en couple contre 65% des femmes. Entre 70 et 80 ans, alors que seule une femme sur deux est encore en couple, le pourcentage des hommes dans la mкme situation est toujours supйrieur а 70%.

En cas de rupture ou dйcиs du conjoint, les hommes ont en effet davantage tendance а former un nouveau couple, "en gйnйral avec des femmes plus jeunes", note l'auteur.

Et les femmes, dont l'espйrance de vie est plus йlevйe, restent de leur cфtй plus souvent veuves.

En revanche, parmi les quelque 8% de personnes en France n'ayant jamais vйcu en couple, on trouve autant d'hommes que de femmes. La situation est plus frйquente chez les hommes "en bas de la hiйrarchie sociale" et chez les femmes au contraire, parmi les catйgories sociales йlevйes.

Ces personnes qui n'ont jamais vйcu en couple se distinguent par leur plus faible mortalitй, а partir d'un certain вge, que celles vivant en couple. Notamment les hommes de plus de 80 ans, sans doute parce qu'ils sont plus autonomes.

La surmortalitй des personnes vivant seules, aprиs un dйcиs ou une rupture, s'explique par l'"effet choc" et la remise en couple replace la personne dans une situation favorable.

La surmortalitй aprиs une sйparation ou un dйcиs est lйgиrement plus йlevйe pour les hommes.

L'йtude souligne l'influence d'autres facteurs, comme la catйgorie sociale, le niveau d'йducation, le nombre d'enfants.

Ainsi, chez les hommes, les employйs et les ouvriers non diplфmйs rйsistent moins bien а la sйparation que les cadres (2 fois plus de risque de dйcиs).

Avoir des enfants et s'en tenir а deux reprйsente la situation "idйale". La courbe de mortalitй selon le nombre d'enfants, а caractйristiques comparables, montre que les femmes, et encore plus les hommes, sont d'autant plus pйnalisйs qu'ils s'йloignent de la norme de deux enfants.

Cela pourrait reflйter, dit l'auteur, "un йquilibre" en terme "d'efforts humains et financiers", des "conduites moins risquйes" et une "meilleure intйgration sociale".